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la bulle In eminenti apostolatus specula
Clément XII - 28 avril 1738
Bulle d'excommunication des francs-maçons
Clément, évêque, serviteur des serviteurs de Dieu, À tous les fidèles de Jésus-Christ, salut et Bénédiction Apostolique.
Élevé par la divine Providence au plus haut degré de l’apostolat, tout indigne que Nous en sommes, selon le devoir de la surveillance pastorale qui Nous est confiée, Nous avons, constamment secouru par la grâce divine, porté notre attention avec tout le zèle de notre sollicitude, sur ce qui, en fermant l’entrée aux erreurs et aux vices, peut servir à conserver avant tout l’intégrité de la religion orthodoxe, et à bannir du monde catholique, dans ces temps si difficiles, les risques de troubles.
Nous avons appris, par la rumeur publique, qu’il se répand à l’étranger, faisant chaque jour de nouveaux progrès, certaines sociétés, assemblées, réunions, agrégations ou conventicules, appelés communément du nom de Francs-Maçons ou d’autres noms selon la variété des langues, dans lesquels des hommes de toute religion et de toute secte, affectant une apparence d’honnêteté naturelle, se lient entre eux par un pacte aussi étroit qu’impénétrable, d’après des lois et des statuts qu’ils se sont faits, et s’engagent par serment prêté sur la Bible, et sous les peines les plus graves, à couvrir d’un silence inviolable tout ce qu’ils font dans l’obscurité du secret.
Mais comme telle est la nature du crime qu’il se trahit lui-même en poussant des cris qui le font découvrir et le dénoncent, les sociétés ou conventicules susdits ont fait naître de si forts soupçons dans l’esprit des fidèles, que s’enrôler dans ces sociétés c’est, auprès des personnes de probité et de prudence, s’entacher de la marque de perversion et de méchanceté ; car s’ils ne faisaient point de mal, ils ne haïraient pas ainsi la lumière ; et ce soupçon s’est tellement accru que, dans plusieurs États, ces dites sociétés ont été, depuis longtemps déjà, proscrites et bannies comme contraires à la sûreté des royaumes.
C’est pourquoi, Nous, réfléchissant sur les grands maux qui résultent ordinairement de ces sortes de sociétés ou conventicules, non seulement pour la tranquillité des États temporels, mais encore pour le salut des âmes, et voyant que par là elles ne peuvent nullement s’accorder avec les lois civiles et canoniques ; et comme les oracles divins Nous font un devoir de veiller nuit et jour en fidèle et prudent serviteur de la famille du Seigneur pour que ce genre d’hommes, tels des voleurs, ne percent la maison, et tels des renards, ne travaillent à démolir la vigne, ne pervertissent le cœur des simples et ne le transpercent dans le secret de leurs dards envenimés ; pour fermer la voie très large qui de là pourrait s’ouvrir aux iniquités qui se commettraient impunément, et pour d’autres causes justes et raisonnables de Nous connues, de l’avis de plusieurs de nos vénérables frères Cardinaux de la Sainte Église Romaine, et de Notre propre mouvement, de science certaine, après mûre délibération et de Notre plein pouvoir apostolique, Nous avons conclu et décrété de condamner et d’interdire ces dites sociétés, assemblées, réunions, agrégations ou conventicules appelés du nom de Francs-Maçons, ou connus sous toute autre dénomination, comme Nous les condamnons et les défendons par Notre présente constitution, valable à perpétuité.
C’est pourquoi Nous défendons sévèrement et en vertu de la sainte obéissance, à tous et à chacun des fidèles de Jésus-Christ, de quelque état, grade, condition, rang, dignité et prééminence qu’ils soient, laïcs ou clercs, séculiers ou réguliers méritant même une mention particulière, d’oser ou de présumer, sous quelque prétexte, sous quelque couleur que ce soit, d’entrer dans les dites sociétés de Francs-Maçons ou autrement appelées, ni de les propager, les entretenir, les recevoir chez soi ; ni de leur donner asile ou protection, y être inscrits, affiliés, y assister ni leur donner le pouvoir ou les moyens de s’assembler, leur fournir quelque chose, leur donner conseil, secours ou faveur ouvertement ou secrètement, directement ou indirectement, par soi ou par d’autres, de quelque manière que ce soit, comme aussi d’exhorter les autres, les provoquer, les engager à se faire inscrire à ces sortes de sociétés, à s’en faire membres, à y assister, à les aider et entretenir de quelque manière que ce soit, ou les conseiller : et Nous leur ordonnons absolument de se tenir strictement à l’écart de ces sociétés, assemblées, réunions, agrégations ou conventicules, et cela sous peine d’excommunication à encourir par tous les contrevenants désignés ci-dessus, ipso facto et sans autre déclaration, excommunication de laquelle nul ne peut recevoir le bienfait de l’absolution par nul autre que Nous, ou le Pontife Romain qui nous succèdera, si ce n’est à l’article de la mort.
Nous voulons de plus et mandons que les Évêques comme les Prélats supérieurs et autres Ordinaires des lieux, que tous les Inquisiteurs de l’hérésie fassent information et procèdent contre les transgresseurs, de quelque état, grade, condition, rang, dignité ou prééminence qu’ils soient, les répriment et les punissent des peines méritées, comme fortement suspects d’hérésie ; car Nous leur donnons, et à chacun d’eux, la libre faculté d’instruire et de procéder contre lesdits transgresseurs, de les réprimer et punir des peines qu’ils méritent, en invoquant même à cet effet, s’il le faut, le secours du bras séculier. Nous voulons aussi qu’on ajoute aux copies des présentes, même imprimées, signées de la main d’un notaire public, et scellées du sceau d’une personne constituée en dignité ecclésiastique, la même foi que l’on ajouterait aux présentes, si elles étaient représentées ou montrées en original.
Qu’il ne soit permis à aucun homme d’enfreindre ou de contrarier, par une entreprise téméraire, cette Bulle de notre déclaration, condamnation, mandement, prohibition et interdiction. Si quelqu’un ose y attenter, qu’il sache qu’il encourra l’indignation du Dieu Tout-Puissant, et des bienheureux apôtres S.Pierre et S.Paul.
Donné à Rome, près Sainte-Marie Majeure, l’an de l’Incarnation de Notre Seigneur MDCCXXXVIII, le IV des Calendes de Mai (28 avril), la VIIIe année de Notre Pontificat. »
Clement XII, Pape
source: https://laportelatine.org/formation/magistere/bulle-pontificale-in-eminenti-apostolatus-1738
Le discours du chevalier de Ramsay
Le Discours de Ramsay (1736) d'après le manuscrit 124 de la Bibliothèque municipale d'Epernay. Discours de M. le chevalier de Ramsay prononcé à la loge de Sain-Jean le 26 Xbre omne trinum perfectum (triangle équilatéral)
Messieurs,
La noble ardeur que vous montrez pour entrer dans l'ancien et très illustre Ordre de francs-maçons est une preuve certaine que vous possédez déjà toutes les qualités nécessaires pour en devenir les membres. Ces qualités sont la philanthropie, le secret inviolable et le goût des beaux-arts.
Lycurgue, Solon, Numa et tous les autres législateurs politiques n'ont pu rendre leurs républiques durables : quelque sages qu'aient été leurs lois, elles n'ont pu s'étendre dans tous les pays et dans tous les siècles. Comme elles étaient fondées sur les victoires et les conquêtes, sur la violence militaire et l'élévation d'un peuple au-dessus d'un autre, elles n'ont pu devenir universelles ni convenir au goût, au génie et aux intérêts de toutes les nations. La philanthropie n'était pas leur base ; le faux amour d'une parcelle d~ommes qui habitent un petit canton de l'univers et qu'on nomme la patrie, détruisait dans toutes ces républiques guerrières l'amour de l'humanité en général. Les hommes ne sont pas distingués essentiellement par la différence des langues qu'ils parlent, des habits qu'ils portent, ni des coins de cette fourmilière qu'ils occupent. Le monde entier n'est qu'une grande république, dont chaque nation est une famille, et chaque particulier un enfant. C'est, messieurs, pour faire revivre et répandre ces anciennes maximes prises dans la nature de I'homme que notre société fut établie. Nous voulons réunir tous les hommes d'un goût sublime et d'une humeur agréable par l'amour des beaux-arts, où l'ambition devient une vertu, où l'intérêt de la confrérie est celui du genre humain entier, où toutes les nations peuvent puiser des connaissances solides, et où les sujets de tous les différents royaumes peuvent conspirer sans jalousie, vivre sans discorde, et se chérir mutuellement. Sans renoncer à leurs principes, nous bannissons de nos lois toutes disputes qui peuvent altérer la tranquillité de l'esprit, la douceur des mœurs, les sentiments tendres, la joie raisonnable, et cette harmonie parfaite qui ne se trouve que dans le retranchement de tous les excès indécents et de toutes les passions discordantes.
Nous avons aussi nos mystères : ce sont des signes figuratifs de notre science, des hiéroglyphes très anciens et des paroles tirées de notre art, qui composent un langage tantôt muet et tantôt très éloquent pour se communiquer à la plus grande distance, et pour reconnaître nos confrères de quelque langue ou de quelque pays qu'ils soient. On ne découvre que le sens littéral à ceux qu'on reçoit d'abord. Ce n'est qu'aux adeptes qu'on dévoile le sens sublime et symbolique de nos mystères. C'est ainsi que les orientaux, les égyptiens, les grecs et les sages de toutes les nations cachaient leurs dogmes sous des figures, des symboles et des hiéroglyphes. La lettre de nos lois, de nos rits et de nos secrets ne présente souvent à l'esprit qu'un amas confus de paroles inintelligibles: mais les initiés y trouvent un mets exquis qui nourrit, qui élève, et qui rappelle à l'esprit les vérités les plus sublimes. n est arrivé parmi nous ce qui n'est guère arrivé dans aucune autre société. Nos loges ont été établies autrefois et se répandent aujourd'hui dans toutes les nations policées, et cependant dans une si nombreuse multitude d'hommes, jamais aucun confrère n'a trahi notre secret. Les esprits les plus légers, les plus indiscrets et les moins instruits à se taire apprennent cette grande science aussitôt qu'ils entrent parmi nous : ils semblent alors se transformer et devenir des hommes nouveaux, également impénétrables et pénétrants. Si quelqu'un manquait aux serments qui nous lient, nous n'avons d'autres lois pénales que les remords de sa conscience et l'exclusion de notre société, selon ces paroles d'Horace :
Est et fideli tuta silentio Merces : vetabo, qui Cereris sacrum Vulgarit arcanae, sub isdem
Sit trabibus, fragilemve mecum Solvat phaselum*
Horace fut autrefois orateur d'une grande loge établie à Rome par Auguste, pendant que Mécène et Agrippa y étaient surveillants. Les meilleures odes de ce poète sont des hymnes qu'il composa pour être chantées à nos orgies. Oui messieurs, les fameuses fêtes de Cérès à Eleusine, dont parle Horace, aussi bien que celles de Minerve à Athènes et d'Isis en Egypte n'étaient autres que des loges de nos initiés, où l'on célébrait nos mystères par les repas et les libations mais sans les excès, les débauches et l'intempérance où tombèrent les païens, après avoir abandonné la sagesse de nos principes et la propreté de nos maximes.
Le goût des arts libéraux est la troisième qualité requise entrer dans notre Ordre, la perfection de ce goût fait l'essence, la fin et l'objet de notre union. De toutes les sciences mathématiques, celle de l'architecture, soit civile, soit navale, soit militaire est, sans doute, la plus utile et la plus ancienne. C'est par elle qu'on se défend contre les injures de l'air, contre l'instabilité des flots, et surtout contre la fureur des autres hommes. C'est par notre art que les mortels ont trouvé le secret de bâtir des maisons et des villes pour rassembler les grandes sociétés, de parcourir les mers pour communiquer de l'un à l'autre hémisphère les richesses de la terre et des ondes, et enfin de former des remparts et des machines contre un ennemi plus formidable que les éléments et les animaux, je veux dire contre l'homme même qui n'est qu'une bête féroce, à moins que son naturel ne soit adouci par les maximes douces, pacifiques et philanthropes qui règnent dans notre société.
Telles sont, messieurs, les qualités requises dans notre Ordre dont il faut à présent vous découvrir l'origine et l'histoire en peu de mots.
Notre science est aussi ancienne que le genre humain, mais il ne faut pas confondre l'histoire générale de l'art avec l'histoire particulière de notre société. Il y a eu dans tous les pays et dans tous les siècles des architectes, mais tous ces architectes n'étaient pas des francs-maçons initiés dans nos mystères. Chaque famille, chaque république et chaque empire dont l'origine est perdue dans une antiquité obscure a sa fable et sa vérité, sa légende et son histoire, sa fiction et sa réalité. La différence qu'il y a entre nos traditions et celles de toutes les autres sociétés humaines est que les nôtres sont fondées sur les annales du plus ancien peuple de l'univers, du seul qui existe aujourd'hui sous le même nom qu'autrefois, sans se confondre avec les autres nations quoique dispersé partout, et du seul enfin qui ait conservé ses livres antiques, tandis que ceux de presque tous les autres peuples sont perdus. Voici donc ce que j'ai pu recueillir de notre origine dans les très anciennes archives de notre Ordre, dans les actes du parlement d'Angleterre qui parlent souvent de nos privilèges, et dans la juridiction vivante d'une nation qui a été le centre de notre science arcane depuis le dixième siècle. Daignez, messieurs, redoubler votre attention ; frères surveillants couvrez la loge, éloignez d'ici le vulgaire profane. Procul oh procul este profani, odi profanum vulgus et arceo, favete linguis.
Le goût suprême de l'ordre et de la symétrie et de la projection ne peut être inspiré que par le Grand Géomètre architecte de l'univers dont les idées éternelles sont les modèles du vrai beau . Aussi voyons-nous dans les annales sacrées du législateur des juifs que ce fut Dieu même qui apprit au restaurateur du genre humain les proportions du bâtiment flottant qui devait conserver pendant le déluge les animaux
de toutes les espèces pour repeupler notre globe quand il sortirait du sein des eaux. Noé par conséquent doit être regardé comme l'auteur et l'inventeur de l'architecture navale aussi bien que le premier grand-maître de notre Ordre.
La science arcane fut transmise par une tradition orale depuis lui jusqu'à Abraham et aux patriarches dont le dernier porta en Egypte notre art sublime. Ce fut Joseph qui donna aux égyptiens la première idée des labyrinthes, des pyramides et des obélisques qui ont fait l'admiration de tous les siècles. C'est par cette tradition patriarcale que nos lois et nos maximes furent répandues dans l'Asie, dans l'Egypte, dans la Grèce et dans toute la Gentilité, mais nos mystères furent bientôt altérés, dégradés, corrompus et mêlés de superstitions, la science secrète ne fut conservée pure que parmi le peuple de Dieu.
Moîse inspiré du Très-Haut fit élever dans le désert un temple mobile conforme au modèle qu'il avait vu dans une vision céleste sur le sommet de la montagne sainte, preuve évidente que les lois de notre art s'observent dans le monde invisible où tout est harmonie, ordre et proportion . Ce tabernacle ambulant, copie du palais invisible du Très-Haut qui est le monde supérieur, devint ensuite le modèle du fameux temple de Salomon, le plus sage des rois et des mortels. Cet édifice superbe soutenu de quinze cents colonnes de marbre de Paros, percé de plus de deux mille fenêtres, capable de contenir quatre cent mille personnes, fut bâti en sept ans par plus de trois mille princes ou maîtres maçons qui avaient pour chef Hiram-Abif grand-maître de la loge de Tyr, à qui Salomon confia tous nos mystères. Ce fut le premier martyr de notre Ordre...(lacune)... sa fidélité à garder...(lacune)... son illustre sacrifice. Après sa mort, le roi Salomon écrivit en figures hiéroglyphiques nos statuts, nos maximes et nos mystères, et ce livre antique est le code originel de notre Ordre.
Après la destruction du premier temple et la captivité de la nation favorite, l'oint du Seigneur, le grand Cyrus qui était initié dans tous nos mystères constitua Zorobabel grand-maître de la loge de Jérusalem, et lui ordonna de jeter les fondements du second temple où le mystérieux Livre de Salomon fut déposé. Ce Livre fut conservé pendant 12 siècles dans le temple des israélites, mais après la destruction de ce second temple sous l'empereur Tite et la dispersion de ce peuple, ce livre antique fut perdu jusqu'au temps des croisades, qu'il fut retrouvé en partie après la prise de Jérusalem. On déchiffra ce code sacré et sans pénétrer l'esprit sublime de toutes les figures hiéroglyphiques qui s'y trouvèrent, on renouvela notre ancien Ordre dont Noé , Abraham, les patriarches, Mose, Salomon et Cyrus avaient été lespremiers grands-maîtres. Voilà, messieurs, nos anciennes traditions. Voici maintenant notre véritable histoire.
Du temps des guerres saintes dans la Palestine , pIusieurs princes, seigneurs et artistes entrèrent en société, firent vœu de rétablir les temples des chrétiens dans la terre sainte, s'engagèrent par serment à employer leur science et leurs biens pour ramener l'architecture à la primitive institution, rappelèrent tous les signes anciens et les paroles mystérieuses de Salomon, pour se distinguer des infidèles et se reconnaître mutuellement... [et décidèrent de] s'unir intimement avec... [les Chevaliers de Saint Jean de Jérusalem]. Dès lors et depuis, nos loges portèrent le nom de loges de saint Jean dans tous les pays. Cette union se fit en imitation des israélites lorsqu'ils rebâtirent le second temple. Pendant que les uns maniaient la truelle et le compas, les autres les défendaient avec l'épée et le bouclier.
Après les déplorables traverses des guerres sacrées, le dépérissement des armées chrétiennes, et le triomphe de Bendocdor soudan d'Egypte pendant la huitième et dernière croisade, le fils de Henry III d'Angleterre, le grand prince Edouard, voyant qu'il n'y aurait plus de sûreté pour ses confrères maçons dans la terre sainte quand les troupes chrétiennes se retireraient, les ramena tous et cette colonie d'adeptes s'établit ainsi en Angleterre. Comme ce prince était doué de toutes les qualités d'esprit et de cœur qui forment les héros, il aima les beaux-arts et surtout notre grande science. Etant monté sur le trône, il se déclara grand-maître de l'Ordre, lui accorda plusieurs privilèges et franchises, et dès lors les membres de notre confrérie prirent le nom de francs-maçons.
Depuis ce temps la Grande-Bretagne devint le siège de la science arcane, la conservatrice de nos dogmes et le dépositaire de tous nos secrets. Des îles britanniques l'antique science commence à passer dans la France. La nation la plus spirituelle de l'Europe va devenir le centre de l'Ordre et répandra sur nos statuts les grâces, la délicatesse et le bon goût, qualités essentielles dans un Ordre dont la base est la sagesse, la force et la beauté du génie. C'est dans nos loges à l'avenir que les français verront sans voyager, comme dans un tableau raccourci, les caractères de toutes les nations, et c'est ici que les étrangers apprendront par expérience que la France est la vraie patrie de tous les peuples.
* Il est au silence fidèle une récompense assurée;
mais à celui qui aura divulgué les rites de la mystérieuse Céres, j'interdirai qu'il vive sous mon toit,
ou s'embarque avec moi sur un fragile esquif.
Horace, Odes, Livre III
source:
https://www.glnc.org/document/Le%20Discours%20de%20Ramsay.%20(1736).pdf
la bulle Ad providam Christi Vicarii
Clément V -2 mai 1312
Attribution des biens de l'ordre du Temple aux Hospitaliers
Clément, évêque, serviteur des serviteurs de Dieu, en mémoire perpétuelle de la chose.
À la prudente sollicitude du Vicaire du Christ, parvenu au faîte de la dignité apostolique, il appartient de mesurer l’émergence et la succession des temps, d’examiner les problèmes et leurs causes, et d’être enfin attentif aux qualités des personnes. Dirigeant sur toutes choses le regard profond d’une méditation indispensable, appliquant sa main aux décisions opportunes, il extirpera du champ de Dieu la mauvaise herbe des vices, fructifiera les vertus ; il arrachera les épines de la prévarication ; déracinant l’ivraie, il plantera en fait plus qu’il n’aura détruit, et dans les champs vidés de leurs plantes nuisibles, il repiquera la pieuse floraison des œuvres divines : par ces utiles et prévoyants échanges, il apportera la paix plus qu’il n’aura, par l’action d’une justice véritable et compatissante, porté préjudice aux personnes ni engendré la ruine de ces lieux. Tranchant ce qui résiste pour y substituer ce qui profite, il développe ainsi le progrès de la vertu, jusqu’à restaurer enfin ce qu’il avait éliminé, par l’effet de cette subrogation.
Il est advenu naguère que nous ayons dû, fort à contrecœur et non sans amertume, décider la suppression de l’ordre de la Milice du Temple de Jérusalem, du fait de souillures, obscénités et perversions diverses, moins dévoyées encore qu’inavouables, dont le Maître, les frères et autres membres de l’ordre s’étaient dans toutes les parties du monde rendus coupables (on nous permettra de taire à présent leur triste et impur rappel). Cette extinction du statut de l’ordre, de son habit, de son nom lui-même, nous l’avons, avec l’approbation du Sacré Concile, décrétée, non point sous la forme d’une sentence définitive, car selon les enquêtes et les procès intentés sur cette affaire, nous n’étions pas juridiquement en mesure de la prononcer, mais bien par la voie de provision soit ordonnance apostolique, et d’une sanction irrévocable et valide à perpétuité. Nous interdisons désormais à quiconque d’entrer dans cet ordre, d’en revêtir l’habit et de se comporter en Templier, sous peine de l’excommunication ipso facto encourue.
Quant aux biens de l’ordre, nous les avions subordonnés à la décision du Saint-Siège Apostolique. Nous défendons à quiconque, de quelque condition qu’il soit, et si peu qu’il s’y risque, d’aller contre les ordonnances qui seront prises à ce sujet par le Saint-Siège, d’y changer ou attenter en aucune manière ; d’avance, nous déclarons nulles et invalides de telles initiatives, qu’elles soient ou non prises en connaissance de cause. Et pour éviter que ces biens, naguère donnés, légués, concédés par les adeptes du Christ aux besoins de la Terre Sainte et à la croisade contre les ennemis de la foi chrétienne ou pour ces desseins, ne viennent à dépérir par l’absence d’administrateurs qualifiés, ou ne soient affectés à d’autres usages qu’à ceux que la piété des fidèles avait pour eux prévus ; pour empêcher encore qu’un retard dans les dispositions prises n’entraîne leur dilapidation, nous avons, avec nos frères Nosseigneurs les cardinaux, patriarches, archevêques, évêques, prélats, personnalités de toute sorte et procureurs des prélats, chapitres et couvents, églises et monastères, présents au Concile, tenu de difficiles et bien pénibles conciliabules : afin qu’à leur terme, de sages dispositions les emploient à l’honneur de Dieu, à l’augmentation de la foi et l’exaltation de l’Eglise, au secours de la Terre Sainte, non moins qu’au salut et au repos des fidèles. Après longue, mûre et prévoyante délibération, nous avons finalement décrété que ces biens seraient à perpétuité unis à ceux de l’Hôpital de Saint-Jean de Jérusalem, dont le Maître et les frères, en véritables athlètes de Dieu et au péril de la mort, se dévouent sans relâche à la défense de la foi dans les pays d’outre-mer.
Nous donc qui, entre tous les lieux de la terre où l’observance monastique est en vigueur, avouons chérir cet ordre de l’Hôpital dans la plénitude d’un amour sincère ; nous qui constatons qu’il ne cesse, ainsi que l’évidence le démontre, de s’exercer avec vigilance aux œuvres de miséricorde : cet ordre et ces frères qui, dédaignant les séductions du monde, subordonnent tout au service du Très-Haut et combattent comme d’intrépides athlètes du Christ, en zèle et en désir, pour la récupération de la Terre Sainte, au mépris des humains périls. Nous qui considérons pareillement que, plus s’augmentent la diligence du Maître et des frères de l’Hôpital, la ferveur de leurs âmes et leur vaillance à écarter les injures que subit Notre Rédempteur et à écraser les ennemis de Sa foi, plus facilement ils sont à même de supporter les charges d’un tel état.
A toutes ces causes,… avec l’approbation du Sacré Concile, Nous donnons, concédons, unissons, incorporons, appliquons et annexons pour toujours à l’ordre des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, en vertu de la plénitude de l’autorité apostolique, la maison-mère de la Milice du Temple et ses autres Commanderies, églises, chapelles, oratoires, cités, châteaux, villes, terres, granges, possessions et juridictions, rentes et droits, biens meubles et immeubles, sis outremer autant que par-deçà dans toutes les parties du monde : tels que l’ordre du Temple, le Maître et les frères de cette Milice les possédaient au temps de leur arrestation dans le royaume de France, soit au mois d’octobre mil trois cent sept ; ensemble avec les noms, actions, droits, … privilèges, indulgences, immunités et libertés à eux concédés par le Siège Apostolique, les empereurs, rois, princes, et fidèles de toute la Chrétienté, dont ils pouvaient se prévaloir.
En sont toutefois exceptés les biens du ci-devant ordre de la Milice du Temple existant dans les royaumes de Nos Très Chers Fils in Christo les rois de Castille, Aragon, Portugal et Majorque, hors du royaume de France, que nous avons cru devoir disjoindre de cette union ; les réservant à la disposition du Saint-Siège, nous renouvelons à leur propos la défense faite à quiconque d’y attenter en quoi que ce soit au préjudice de Nos ordonnances ; et ce, aussi longtemps qu’il n’en aura pas été autrement décidé par le Siège Apostolique.
Quant aux occupants ou détenteurs illicites de ces biens, quels que soient leur état, condition ou dignité, et même s’ils se prévalaient d’une autorité pontificale, impériale ou royale, qui dans le délai d’un mois après en avoir été requis par le Maître, les frères ou les procureurs de l’ordre de l’Hôpital, n’en auraient pas déguerpi ; à ceux qui leur auraient prêté conseil ou auraient fait obstacle à cette dévolution, qu’il s’agisse de personnes isolées ou de chapitres, collèges, couvents ou monastères, cités, châteaux ou villages, nous les déclarons soumis aux peines de l’excommunication d’une part, de l’interdit de l’autre ; et nous n’en décrétons pas moins que les uns comme les autres se verront en outre privés des biens qu’ils détiennent en fief de l’Eglise Romaine ou de toute autre. De telle sorte que ces biens reviennent sans nulle opposition aux Eglises dont ils dépendent, et que les prélats et recteurs de ces Eglises les administrent selon leur volonté et au profit des Eglises elles-mêmes.
Et qu’à nul homme au monde ne soit permis d’enfreindre nos présentes donation, concession, union, incorporation, application, annexion, réserves, interdictions, volontés et constitutions, ou d’oser témérairement aller contre. Qui s’y risquerait saurait qu’il encourt la colère du Dieu Tout-Puissant et de Ses Saints Apôtres Pierre et Paul.
Clément V
Donné à Vienne, le 6 des nones de mai 1312, de notre pontificat le septième.
Les Supérieurs Inconnus
Stèle du grand prieur du Temple, Amador de la Porte (1639-1644),
musée du Louvre, Paris
La particularité du grand prieur hospitalier de France plus communément appelé grand prieur du Temple1, est qu’il n'était pas nommé par le grand maître de l’ordre des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem à Malte mais à Paris, puis Versailles, par l’administration royale.
Amador de la Porte, reçu de minorité chevalier de Malte le 11 juin 1582, puis chevalier en 1584, sera le tuteur du futur cardinal de Richelieu (1585-1642) premier ministre du roi de France Louis XIII.
En 1626, c’est probablement Amador de la Porte, vice-amiral de France, qui suggère à son neveu Richelieu d’engager des chevaliers de Malte pour renforcer le corps des officiers de la Marine française.
L’ordre des Chevaliers de Malte, en tant qu’organisation internationale et ayant le souci de son indépendance, affectait de garder une honnête neutralité vis-à-vis des états européens. De plus, la religion des Hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem, en tant que chevalerie au service de la défense de la chrétienté, s’interdisait formellement d’engager le combat contre des chrétiens.
Cependant, au XVIIe siècle, à partir du Grand Prieuré du Temple de Paris, va se mettre en place au sein de l’ordre de Malte un réseau parallèle pour recruter des chevaliers au service des armées du roi de France. Cette organisation informelle finira par devenir le poil à gratter de la Royal Navy.
L’un des chevaliers de Malte les plus doués de sa génération, le vice-amiral de France Pierre-André de Suffren (1729-1788) sera surnommé « l’amiral Satan » par les Anglais.
Trois ans avant la Révolution Française, le 6 juillet 1786, dans une lettre que le grand maître de l’ordre de Malte Emmanuel de Rohan-Polduc (1775-1797) adresse à son ami le bailli de Suffren, il lui écrit: « Nous avons la morgue des anciens Templiers, avec une avidité qui nous mènera à la fin comme eux. »2
L’implication des chevaliers de Malte dans les guerres menées par la France en feront des cibles privilégiées pour ses ennemis. On pense notamment à cette guerre d’influence menée à travers les légendes des hauts grades de la franc-maçonnerie et particulièrement au grade templier de l’ordre sublime des chevaliers élus ou chevaliers Kadosh.
La légende de ce grade créée à l’origine par des chevaliers français dans la décennie 1740 et qui révèle aux frères francs-maçons qu’ils sont en réalité des Templiers va devenir, pendant la Guerre de 7 ans (1756-1763) qui oppose l’Angleterre et la Prusse à la France et l’Autriche, l’enjeu de toutes les manipulations.
Les premiers à réagir seront les Prussiens par l'intermédiaire d'un prisonnier français officier et franc-maçon, Jean Baptiste Dubarailh libéré en mars 1761 avant la fin de la guerre et qui débarque à Metz dans la loge " les Parfaits Amis". Sous l’autorité du franc-maçon Frédéric II, roi de Prusse, la légende du Kadosh avec comme nouvel emblème l'aigle à deux têtes va développer de nouvelles instructions secrètes transmises de bouche à oreille dans lesquelles les maçons de ce grade doivent chercher à se réapproprier les biens des Templiers, autrefois confisqués par l’ordre de Malte. Cela devait amener à la conquête de l’île de Malte.
Toujours pendant la Guerre de 7 ans, les Anglais ne seront pas de reste. En mars 1762, ils feront prisonnier un agent français, Etienne Morin, en partance pour l’île de Saint-Dominique où il doit préparer la venue de Louis-Armand-Constantin de Rohan, nommé chef d'escadre en décembre 1764 puis gouverneur de l'île de Saint-dominique en janvier 1766. Étienne Morin, négociant de son état, est franc-maçon, porteur d’une patente de Grand Inspecteur pour les territoires du Nouveau Monde délivrée par la Grande et Souveraine loge de Saint-Jean de Jérusalem établie à l’Orient de Paris. Cette patente l’autorise à diffuser le grade de Kadosh présenté comme le nec plus ultra de l’Art Royal. Cette patente, datée du 27 aout 1761, est signée par plusieurs hauts dignitaires de la franc-maçonnerie française parmi lesquels on retrouve le prince de Rohan Louis-Armand-Constantin, cousin du futur grand-maître de l’ordre de Malte, Emmanuel de Rohan-Polduc, lui aussi franc-maçon, et par le chevalier Maximilien-Henri de Saint Simon, marquis de Sandricourt cousin du très influent Claude de Saint-Simon (1694-1777), chevalier de Malte reçu en 1727, grand croix de l'ordre de Malte en 1735, général des galères de l'ordre, puis bailli de l'ordre en 1736 et plusieurs fois ambassadeur de l'ordre, à Naples, en Sicile et à Paris.
Pendant sa captivité en Angleterre, Étienne Morin sera retourné par le contre-espionnage anglais. De retour dans l’île de Saint-Dominique en 1763, affublé d’un agent de liaison dénommé Henry Andrew Francken, Étienne Morin va diffuser une légende du chevalier Kadosh où il est affirmé en toutes lettres cette fois-ci: « Ils (les Templiers) jurèrent une haine implacable aux chevaliers de Saint Jean qui possèdent encore aujourd’hui tous leurs biens. Cette haine fait partie de l’obligation ou du serment des grands élus chevaliers templiers.»3 Au cas où le message n’était pas assez clair, les Anglais rajouteront un peu plus loin: « N’ a-t-on pas essayé de vous préparer à la haine implacable que vous avez juré aux chevaliers de Malte sur qui vous devez venger la mort de Jacques de Molay.4
Petit détail croustillant, contrairement à la version française de Quimper 1750 du chevalier Kadosh, où les Templiers après la destruction de leur ordre se seraient réfugiés en Écosse5 : dans la version Saint-Dominique 1764, il est dit, concernant les Templiers : "ceux qui avaient échappé à la persécution et s'étaient retirés dans l'isle de Rhodes furent obligés de se déguiser."6. On remarque qu'à cette époque les Anglais se méfiaient beaucoup des Écossais et qu'ils préferaient encore voir les Templiers déguisés en chevaliers hospitaliers plutôt que de légitimer la version écossaise. Autre détail révélateur, les Anglais se trompent sur le nom du pape qu'ils appellent Clément six au lieu de Clément cinq.
En opposant farouchement les frères templiers aux chevaliers de Malte en pleine guerre contre la France, Londres et Berlin démontraient qu’ils n'étaient pas dupes et qu’ils savaient pertinemment qui se cachait derrière le grade maçonnique du chevalier Kadosh. D'ailleurs, cela ne devait pas être si difficile que cela à deviner, puisqu'une indiscrétion sur le rituel du Kadosh de la part du sieur Cadet de Gassicourt en 1794, nous révèle que les frères maçons de ce grade: " se prennent les mains comme pour se poignarder. Ils portent, pour se reconnaître, un anneau d'or émaillé de rouge; et dans le cas de danger ils ont sur la poitrine une croix de Malte de drap écarlate. Lorsqu'ils entrent dans une loge, ils ont seuls le droit de traverser dans le milieu du tapis qui est vis-à-vis le trône. Tous les francs-maçons des loges ignorent qui ils sont."7
Parmi les chevaliers de Malte au service de la France qui ont proposé une belle opposition à la Royal Navy, on peut citer l'amiral François Joseph Paul comte de Grasse, marquis de Tilly (1722-1788).8
Ce chevalier de Malte, reçu de minorité en 1733, page du grand maitre de l'ordre de Malte, puis enseigne sur les galères de l'ordre, entre dans la marine royale en 1740. Ce chevalier de Malte s'est illustré lors de la bataille décisive de la baie de Chesapeake. Cette victoire navale le 5 septembre 1781 a permis aux troupes franco-américaines, sous le commandement de George Washington, du marquis de Lafayette et du général français Rochambeau, d'obtenir la victoire à Yorktown le 19 octobre 1781, assurant ainsi l'indépendance des États-Unis d'Amérique. L'amiral anglais George Brydges Rodney reconnaîtra: " La France a remporté la plus grande victoire et rien ne peut plus sauver l'Amérique".
Le 17 septembre 1781, L'amiral de Grasse reçoit le général Georges Washington à bord de " la Ville de Paris " vaisseau amiral de la flotte Française.
Article en préparation
1. " Le prieur du prieuré de France de l'Hôpital s'installa, à partir de 1350, au Temple de Paris et s'intitula prieur du Temple ". Demurger Alain ; Chevaliers du Christ les ordres religieux- militaires au Moyen Âge XIe - XVIe; Édition du Seuil; Paris, 2002; p 225.
2.Busson Jean-pierre;Suffren et ses amis d'après sa correspondance; revue historique des armées, année 1983 [153] p 43.
3. Mollier Pierre; La Chevalerie maçonnique franc-maçonnerie, imaginaire chevaleresque et légende templière au siècle des lumières; Préface de Roger Dachez Président de l'Institut Maçonnique de France ; col Renaissance Traditionnelle, Édition Dervy, Paris 2022, p 189
4. Ibid. p 191
5. Les chevaliers de Malte, au nom de la France, ont conduit deux tentatives de restauration de la dynastie écossaise et catholique des Stuart sur le trône d'Angleterre; celle de 1690 en Irlande; et celle de 1745 en Écosse. Pour celle de 1715, le traité d'Utrecht signé en 1713 entre la France et l'Angleterre les empéchaient d'intervenir directement. L'implication des chevaliers de Malte dans la tentative de restauration de 1715 à laquelle participe le chevalier de Ramsay, est donc plus difficile à établir. Ce qui paraît de plus en plus probable est que ce sont les Écossais qui ont initié les chevaliers de Malte à la franc-maçonnerie et que ce sont les chevaliers de Malte au service de la france qui ont initié la franc-maçonnerie écossaise aux grades templiers.
6. Mollier Pierre; La chevalerie maçonnique, op.cit. p 189
7. Cadet de Gassicourt Charles-Louis; Le Tombeau de Jacques Molai ou Histoire secrète et abrégée des initiés, anciens et modernes des Templiers, Francs-maçons, illuminés, etc; chez Desenne, seconde édition, Paris, 1795. p 22. Gallica ; Bibliothèque National de France.
8. Le fils de l'amiral, Alexandre François Auguste comte de Grasse, marquis de Tilly ( 1765-1845), admis dans la société des Cincinnati, jouera un rôle central dans l'implantation en France, 1804, et en Europe continentale, du rite écossais ancien et accepté, fondé le 31 mai 1801 à Charleston, États-Unis. Le REAA est un Rite maçonnique en 33 degrés, l'un des plus pratiqué au monde. Le chevalier Kadosch version Étienne Morin et Henry Andrew Francken y figure au 30e degré.
Jean-Pierre SCHMIT