L’Abbé Vertot, l’ordre de Malte et les Templiers
Ordre de Malte et Templiers au XVIIIe siècle
En 1726, l’abbé Vertot (1655-1735) publie un véritable best-seller, avec son Histoire des chevaliers hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem appellez depuis les chevaliers Rhodes, et aujourd’hui les chevaliers de Malte. L’ouvrage de l’abbé Vertot sera réédité six fois entre 1727 et 17611. Ce qui est surprenant dans cette histoire des chevaliers de Malte, c’est que l’on y parle beaucoup des Templiers. Beaucoup plus que ce à quoi on pourrait s’attendre d’une histoire ordinaire sur l’ordre de Malte. Commandé en 1720, il aura fallu six ans à l’abbé Vertot pour réaliser cette publication en quatre volumes. Mais surtout, dès le premier tome, on a la surprise de constater que l’ordre de Malte revendique une filiation directe avec l’ordre des Templiers. Cette ouvrage, commencé à peine trois ans après la création à Londres de la société secrète des francs-maçons en 1717, ne va certainement pas rester inaperçu lors de sa publication.
Grâce à l’inventaire réalisé après le décès du Comte de Clermont en 1771, nous savons que l’Histoire de Malte de l’abbé Vertot figurait en bonne place dans la bibliothèque du grand maître de l’ordre maçonnique de France2, dont la grande loge s’intitulait loge de Saint-Jean de Jérusalem. L’abbé Vertot figure aussi comme l’une des six références qu’un frère maçon au grade de grand inspecteur grand élu ou chevalier Kadosh doit avoir consulté3. Ce grade maçonnique est en effet celui où le frère maçon est fait chevalier templier au sein du rite de perfection, ancêtre du rite écossais ancien et accepté.
Dans ces conditions, on peut se demander qui furent les commanditaires de cette si singulière histoire de l’ordre de Malte. Si l’on se réfère à la préface et surtout aux deux portraits généreusement présentés aux côtés de ceux des grands maîtres de l’ordre de Malte, on peut supposer qu’un premier commanditaire était Jean Jacques, bailli de Mesmes, ambassadeur de l’ordre de Malte en France, nommé en 1715.
Le deuxième portrait est celui de Jean Philippe d’Orléans dit le « chevalier d’Orléans » grand prieur de France de l’ordre de Malte, nommé en 1719, résident dans l’ancien enclos des templiers de Paris.
On remarquera que le chevalier d’Orléans, fils du régent grand prieur résidant au Temple s’est fait représenter avec un poignard placé sur l’épaule en partie cachée par son manteau. L’épée et le poignard faisaient partie des armes d’un chevalier de Malte. Le poignard des grands maîtres de l'ordre de Malte est exposé au musée du Louvre. Il a été remis avec l'épée à Napoléon Bonaparte lors de la capitulation de Malte en 1798.
Le poignard est aussi un des attributs symboliques du grade dit « de vengeance » dans le rituel des Templiers francs-maçons.
Mais que nous dit l’abbé Vertot qui ait tant intéressé ces fameux Templiers francs-maçons. L’abbé précise : « Hugues de Payens, Geoffroy de saint Aldemar, et sept autres gentilshommes, tous Français [ ….] formèrent entre-eux une petite société [….]. Ce n’était d’abord qu’une simple association de quelques particuliers, et qui sans s’assujettir à aucune règle, et sans avoir pris l’habit de Religieux, allaient au-devant des pèlerins, quand ils en étaient requis. Brompton Historien presque contemporain, rapporte que de son temps on prétendait que ces Gentilshommes étaient des élèves des Hospitaliers, qui ne subsistèrent pendant plusieurs années que par leur secours. Ils s’étaient retirez dans une maison proche le Temple, ce qui leur fit donner depuis le nom de Templiers, ou de Chevaliers du Temple »4. Le phrasé subtil de l’abbé Vertot nous laisse entrevoir que Temple et Templier sont synonymes et que ces chevaliers avaient formé une petite société élève des Hospitaliers.
Ce discours a priori anodin devait cependant attirer l’attention de tous les initiés qui savaient que dans l’enclos du Temple de Paris, siège de l’ordre de Malte en France, s’étaient constituée, sous l’autorité du grand prieur de France Philippe de Vendôme (1678-1719), la société du Temple. C’est à dire la « société des Templiers » si l’on retient les leçons de l’abbé Vertot.
Cette société accueillait dans l'enclos du Temple de Paris des chevaliers de Malte5 mais surtout des personnalités françaises de haute qualité6, comme l'écrivain et philosophe Monsieur Voltaire ou le mathématicien Nicolas de Malézieu auteur d'un traité sur l'application de l'algèbre à la géométrie.
De là à penser que ce sont ces Templiers élèves des Hospitaliers qui ont commandé cette histoire de l’ordre de Malte il n’y a qu’un petit pas que visiblement tous les dignitaires francs-maçons bien informés ont fait.
Un peu plus loin dans son récit, l’abbé Vertot rajoute à propos des Templiers: « au bruit même de leurs exploits, on leur fit de magnifiques donations, et Brompton dont nous venons de parler, ajoute que cette Société naissante, et cette fille de la Maison de Saint Jean devint en peu de temps si riche et si puissante, que la fille, dit-il, faisait ombre à la mère, et semblait la vouloir obscurcir. Quoi qu’il en soit de ce qu’avance cet Historien, il faut convenir que l’un et l’autre Ordre furent les plus fermes appuis de Jérusalem [….] en sorte que c’est en quelque manière écrire l’histoire de ces deux Ordres que de rapporter les différents évènement de cette Monarchie ».7
Ordre de Malte et Templiers au XVe siècle
Ces deux passages de l’abbé Vertot sur les Templiers appellent quelques commentaires. L’historien de référence John Brompton est un abbé cistercien de l’abbaye de Jervaulx, fille de la Claire Vallée située dans le Yorkshire au nord de l’Angleterre. Il semblerait que la chronique du moine John Brompton qui couvre la période de 588 à 1199 soit en réalité une copie faite pour la bibliothèque de son abbaye d’une autre chronique, celle du moine bénédictin Ranulf Higdon (1299-1363) du monastère Saint Weburg à Chester. La chronique du moine Higdon le « polychronicon » à été rédigée autour des années 1330-1363, c’est-à-dire après le procès des Templiers. Quant à l’abbé John Brompton, il est décédé vers 1464. Ces deux chroniqueurs ne sont donc pas contemporains des faits qui pourraient concerner les Templiers.
Par contre, quand John Brompton affirme que de son temps (au XVe siècle) on prétendait que les Templiers étaient des élèves des Hospitaliers, cela est confirmé par un document issu de l’ordre des Hospitaliers. Ce document composé avant 1472, s’intitule la « Chronique des Maîtres décédés de l’hôpital ». Dans cette chronique il est dit: « maître Guillaume de Châteauneuf acheta du temple les reliefs ( les restes alimentaires ) qu’ils prenaient de notre Hôpital selon l’usage qui entendez. Il se trouve que l’ordre du temple remonte aux reliefs que maître Roger de moulin avait concédé à 25 donnés de l’Hôpital qui étaient obligés de garder le col qui était le lieu de tant de malheurs qu’il n’y avait pas de pèlerin de passage qu’il ne soit dérobé ou tué. Pour cette raison, pour maintenir la sécurité de ce col, ledit maître s’obligea envers ces 25 donnés avec les restes des repas. Ces donnés avaient un cheval, avec une selle dotée de trois arçons, qui était montée par les pèlerins sains et saufs. A cause de l’efficacité de leur action, ils obtinrent une renommée tellement convenable dans le monde qu’on les combla de bien en sorte qu’il touchèrent une bonne condition. Ainsi, avec le permis du maître, ils supplièrent le pape qu’il leur donne pour vrai habit une robe blanche avec la croix rouge pur se différencier du nôtre qui est noir avec la croix blanche sur la poitrine. Cela est la vérité et ils avaient comme sceau un cheval avec trois arçon. Et partir du [ lacune ] le maître a gardé et garde une bulle de cire avec l’empreinte d’un frère de la ceinture en dessus. On peut ainsi conclure que, pendant que le Temple dura, les donnés eurent les restes des repas. Mais ce maître Guillaume de Châteauneuf acheta du maître du Temple- qui était son frère charnel- lesdits restes pour un cheval. Ainsi, comme les restes avaient été donnés pour un cheval, pour un cheval furent enlevés »8.
Il y a beaucoup de faussetés dans ce texte mais ce qui nous intéresse c’est l’intention. Dans la première moitié du XVe siècle, l’ordre des Hospitaliers affirme que les Templiers étaient à l’origine des donnats de leur ordre. Ce texte met aussi en avant les liens fraternels qui existaient entre les deux ordres par le fait qu’à une époque les grands maîtres des deux ordres étaient des frères charnels. Le texte parle de Guillaume de Chateauneuf (1243-1258) mais si on s’en tient aux faits, cela se produisit avec le grand maître des Hospitaliers Garin de Montaigu (1207-1228) dont le frère Pierre de Montaigu fut élu grand maître des Templiers de 1219 à 1232.
Cette tradition de vouloir faire des frères templiers des donnats de l’ordre des Hospitaliers au XVe siècle pourrait s’appuyer sur les déclarations d’un témoin au procès des Templiers en 1311: celles du notaire italien Antonio Sicci de Verceil, au service des Templiers en Terre Sainte pendant quarante ans.
Ordre de Malte et Templiers au XIVe siècle
Pendant le procès des Templiers, le notaire Antonio Sicci de Verceil déclara que des Templiers lui avaient dit: « Deux nobles chevaliers bourguignons furent à l’origine de l’ordre de la milice du Temple dans la manière suivante: ces deux chevaliers gardaient le col qui est appelé aujourd’hui Château Pèlerin et qui à l’époque s’appelait « Col des Pèlerins ». A cet endroit, ceux qui étaient en marche pour le Sépulcre de Jérusalem étaient dépouillés et aussi tués. Ces chevaliers gardèrent longtemps ce passage, pendant à peu près neuf ans, car ils ne reçurent que neuf associés. Ainsi, à cause des mérites de leur bonté qui s’était manifestée dans l’exercice de la garde de ce col pour la foi catholique et la sécurité des voyageurs, le pape de l’époque confirma leur ordre avec l’habit qu’ils avaient pris et permis que tous les relevia [ les restes alimentaires ] des frères de la maison de l’Hôpital de saint jean de Jérusalem, destinés à soutenir ledit ordre - pour la sécurité et la liberté de la terre sainte à laquelle ils se dédiaient - soient désormais d’usage et de propriété des templiers »9.
Avec ce dernier témoignage, on ne peut pas en conclure que les Templiers à leurs débuts étaient des donnats de l’ordre des Hospitaliers mais seulement qu’ils bénéficiaient du gîte et du couvert des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem. Selon l’historienne Simonetta Cerrini qui a publié ces témoignages, le fait d’insister sur le droit de reliefs que les Templiers avaient sur l’Hôpital pendant leur procès pourrait être une manière de justifier aux yeux des princes la dévolution des biens de ces infortunés Templiers à leur frères de l’Hôpital. Dévolution qui n’était pas acquise tant les biens des Templiers suscitaient la convoitise des puissants. La détermination du pape Clément V permit à l’Église romaine d’imposer ses vues sur ce sujet. Au concile de Vienne (16 octobre 1311- 6 mai 1312), le pape fulmine la bulle Ad providam le 2 mai 1312 qui donne aux Hospitaliers les biens des Templiers excepté en Castille, dans une partie de l’Aragon, au Portugal et à Majorque.
Le dernier jour du concile de Vienne, l’ordre des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem va aussi hériter du personnel templier. Par la bulle Considerantes dudum fulminée le 6 mai 1312, est demandé aux Hospitaliers de recevoir les anciens Templiers qui dorénavant porteront le manteau des Hospitaliers. En plus de cela, l’ordre doit leur verser une pension à prélever sur les revenus des commanderies templières passées sous leur juridiction.
Pour la seule province d’Aragon, les Hospitaliers vont verser une pension à cent neuf anciens Templiers répartis sur vingt-six maisons ou commanderies10. Les conciles provinciaux et les commissions diocésaines chargés après le concile de Vienne de fixer les montants des pensions ont été particulièrement généreux vis-à-vis des anciens Templiers. L’évêque de Tarragone écrivit au roi de Majorque que le frère templier Raymond Sa Guardia devra être placé dans son ancienne commanderie du Mas Deu avec une pension de 350 livres que les Hospitaliers continueront à lui payer jusqu’à sa mort. Sur l’ancienne commanderie templière du Mas Deu, devenue hospitalière, c’est au total seize frères de l’ancien ordre du Temple qui seront pensionnés par l’Hôpital. Parmi eux se trouve un maçon et tailleur de pierre nommé Raymond Carme qui travaille sur Perpignan11. Le dernier ancien Templier à recevoir une pension en Roussillon sera le frère Berenger de Coll jusqu’en 1350.12
Faute d’étude générale sur ce sujet précis, il reste encore très difficile d’évaluer le nombre de frères templiers qui vont ainsi retrouver leur ancienne commanderie sous le manteau des Hospitaliers mais c’est pour le moins plusieurs centaines, voire plus. Lors du Concile de Vienne, neuf Templiers qui se présentent pour la défense de l'ordre affirment qu'il y avait mille cinq cents à deux mille Templiers à Lyon et dans les environs prêts à les soutenir13. En Picardie, une enquête sur les revenus de la maison de Bertagnemont en Laonnois révèle la présence, aux côtés de trois Hospitaliers « de souche », d’Adam, dit « Torchon », et Gautier, dit « de Sommereux », jadis de l’ordre du Temple, et de Marie, dite « de Thori », noble, soeur jadis du Temple à qui l’on paye chaque semaine pour ses dépenses douze sous et six deniers tournois ainsi que cent sous tournois pour ses vêtements pour l’année. Il y a dans la même maison une autre Marie également ancienne soeur du Temple, ce qui fait que dans cette maison de l’Hôpital les anciens Templiers sont en majorité. Dans deux autres maisons du Laonnois, Thori et Puiseux-sous-Laon, on compte cinq soeurs et un frère jadis du Temple.14
L’enquête pontificale sur les revenus de l’ordre de l’Hôpital commandée en 1338 nous informe que les Templiers sont partout. Parmi les chevaliers hospitaliers de Nice, deux anciens Templiers sont cités: Raimond d’Orange et Guillaume Posqueiras. À Valence, c’est Jean de Mornas ancien Templier. En Angleterre en 1338, les Hospitaliers versent encore une pension à douze anciens Templiers.
En réalité, les Hospitaliers n’avaient pas le personnel nécessaire pour gérer toutes les nouvelles commanderies issues de l’ancien ordre des Templiers et ils furent finalement plutôt soulagés, voire honorés, que ces nouveaux martyrs de l’Occident daignent porter le manteau à la croix blanche de l’Hôpital pour continuer à gérer leurs anciennes commanderies à leur profit, hormis il est vrai les fameuses pensions qui étaient parfois exagérés pour des frères qui avaient fait voeu de pauvreté. Les Hospitaliers s’en plaignirent au pape Jean XXII, qui intervint en décembre 1318, en exigeant que des commissaires soient chargés de modérer le taux des allocations concédées dans vingt-quatre diocèses français, dans ceux d’York, de Londres, de Cantorbéry, de Dublin, de Tournai, de Liège, de Camin, de Cologne, de Magdebourg, de Mayence, en Italie dans les diocèses de Castello, d’Asti, de Milan, de Bologne, de Pérouse, de Naples, de Trani, dans l’île de Chypre à Nicosie.15
Pas rancuniers, les frères de l’ancien ordre du Temple vont gérer les affaires pour l’Hôpital, comme le commandeur de la maison de Besançon, cité dans un acte de 1323 comme suit : « frère Gilles de Dole recteur de la maison autrefois du temple de Besançon, et lui-même autrefois membre de l'ordre.16 » ou l’ancien Templier, Olivier de Penne, protégé du pape Clément V, précepteur en 1318 de la moitié de la Seigneurie de Cas près de Calus, moitié confisquée aux Templiers et donnée aux Hospitaliers.
Templiers, des valeurs en noir et blanc
Cette situation aurait pu poser quelques problèmes pour des esprits chagrins. Après tout, les frères templiers ne venaient-ils pas d’avouer d’avoir craché sur la croix du Christ le jour de leur admission?
D’avoir pratiqué des baisers obscènes ( in ore, in umbilico et in fine spinoe doroi ) sur la bouche, sur le nombril et à l’extrémité de l’épine dorsale?
D’avoir reçu du commandeur une cordelette sortie d’un coffret? Cette cordelette que le frère templier devait toujours porter autour de la taille, et qui, disait-on, avait été mise en contact avec la mystérieuse figure du puissant Baphomet. On peut ajouter à cela le contre-sceau de dignitaire templier comme André de Colours, maître de la province de france (1208 - 1219) représentant un abraxas penthée avec en exergue l’inscription + : SECRETVM TEMPLI :
Suite à nos recherches sur la religion des frères templiers, nous avons un certain nombre d’éléments qui nous permettent de penser que certains d’entre eux ont fini par pratiquer la gnose - et une gnose chrétienne bien particulière, que l’on pourrait qualifier de Séthienne. Cette gnose originaire de la région d’Édesse est très influencée par la civilisation des prêtres mages de l’ancienne Perse ainsi que par le livre d’Hénoch venu d’Éthiopie jusqu’en Égypte, qui nous révèle que ce sont les anges déchus qui ont apportés la connaissance aux hommes.
La liturgie du Baphomet des frères templiers est très complexe. À l’origine, le Baphomet est une figure anagogique, c’est à dire une figure du ciel qui révèle un sens spirituel des Évangiles. Il incarne le moment de la venue du Paraclet promis par Jésus où il est annoncé la restauration du royaume d’Israël. Mais la figure du ciel choisie par les Templiers est particulièrement ambiguë puisque c’est la figure zodiacale du solstice d’hiver qui est censé représenter le message du Paraclet. Située entre le signe du Sagittaire et la chèvre Capricorne, cette figure astrale correspondait dans l’ancienne religion romaine à la porte des dieux que l’âme du gnostique devait franchir pour retrouver à travers l’ascension des sphères célestes sa patrie lumineuse.
Le solstice d’hiver est aussi le moment où la nuit est la plus longue de l’année et c’est au bout de cette nuit sans fin que la lumière s’apprête à vaincre les ténèbres. C’est pour cette raison que les gnostiques vont associer le solstice d’hiver au « porteur de lumière » que les romains appelaient Lucifer. C’est sur lui que le gnostique séthien compte pour accéder à cette connaissance qui vous fait retrouver la patrie des âmes lumineuses. Les gnostiques, qui fondamentalement méprisent le jour, ont perverti la liturgie originelle des frères templiers. On pense à des âmes damnées comme le sieur Gervais de Tilbury.
Si l’on veut avoir un regard plus rationnel sur la démarche des frères templiers, à l’exemple du poète Dante Alighieri, on pensera que la restauration du royaume d’Israël passe par la recherche de la preuve ontologique de l’existence de Dieu, qui légitiment la gouvernance des laïcs sur le royaume de Jérusalem. Preuve qui dans la tradition occidentale issus de la culture gréco-romaine s'exprime à travers l'art de la géométrie. D’un point de vue chrétien, cette démarche s’apparente à la voie de la dissemblance, la voie de la divine ténèbre ou (divine comédie). C’est une descente aux enfers dans le royaume du prince des anges déchus. Évidemment, la présence de Lucifer n’est là que pour mettre en garde le chercheur sur les dangers de cette quête. En sachant que l’avertissement ne vaut que pour ceux qui aiment Dieu, pour les autres, c’est plus ennuyeux.
Lors du concile de Vienne, le pape Clément V, face à hostilité de la majorité des prélats présents, avait supprimé l’ordre des Templiers « ex officio » par rigueur de justice ou plénitude de pouvoir. Le pape s’était cependant abstenu de proclamer la « damnatio memoria », ce qui permit aux frères de l’ancien ordre des Templiers, une fois réconciliés avec l’Église, de reprendre une activité normale sous le manteau de l’Hôpital. Avec de surcroit de généreuses pensions allouées et une réputation de héros et de martyrs qui cadraient mal avec les faits reprochés. Il est vrai que les Templiers ont aussi participé à faire la fortune des chevaliers hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem.
Les Hospitaliers héritiers des Templiers
Dans son histoire des chevaliers de Malte, l’abbé Vertot nous dit: « la conquête de l’isle de Rhodes et la dépouille des grand biens des templiers élevèrent l’ordre Militaire de Saint Jean à un degré de grandeur comparable à celui de plusieurs souverains de l’Europe ».17L’ordre des Templiers, beaucoup plus puissant que celui des Hospitaliers, a dans certaines provinces d’Europe triplé le nombre de ses commanderies ainsi que ses revenus. À tel point que l’abbé Vertot fait remarquer: « Depuis l’union des grands biens des templiers à l’ordre de Saint Jean, la plupart des chevaliers se trouvaient revêtus de commanderie. Ces nouveaux commandeurs, et surtout ceux qui demeuraient en Europe, attachez à découvrir les anciens biens des templiers, ou à les faire valoir, à la faveur des divisions qui régnaient alors dans cet ordre, se dispensaient de résider à Rhodes [….] dans la Maison chef d’ordre qui leur paraissait un véritable exil. »18
Quand en 1350, le prieur du prieuré de France de l’Hôpital s’installa dans l’ancien enclos du Temple de Paris, il se désigna comme le prieur du Temple19. Cela rejoint ce qu’affirme César de Nostredame dans son Histoire et Chronique de Provence publié en 1614, quand il nous dit au chapitre Commandeurs et chevaliers tant de Saint-Jean que Templiers : « les commandeurs de Saint Jean de Jérusalem, à savoir le commandeur de Puymoisson, tant pour lui que pour le commandeur de Manosque. Frère Jean de Venteyrol commandeur des Homergues, tant pour lui, que pour les autres commandeurs du pays, de l’ordre de Saint Jean et du temple qu’ils nommaient encore templiers ». Jean de Venteyrol ou Venterol fut commandeur des Omergues en 1390; il deviendra par la suite grand commandeur de l’ordre avec Trinquetaille, Manosque et Aix de 1422 à 1432. L’historien Alain Demurger fait remarquer que dans certains actes des Hospitaliers, comme celui daté du 13 février 1486, il est précisé: « honorable personne religieux chevalier frère Charles Chapperon de l’ordre de Saint-Jean de Rhodes et commandeur du temple de Mauléon ». Dans cet acte, il reçoit une somme d’argent d’un écuyer dû à « feu frère Jacques de Savoyes pour lors commandeur dudit lieu du temple. »
On remarque que malgré les siècles passés, les frères hospitaliers n’ont jamais essayé de faire disparaître le souvenir des Templiers. Mieux, ou pire encore, puisque l’on constate que les Hospitaliers vont finir par parler de temple quand ils désignent une de leurs propres chapelles ou églises.
Au XVe siècle l’alchimiste Bernard de Trévise (1406-1490) qui, travaillant à Rhodes, alors siège de l’ordre des Hospitaliers, attestait avoir trouvé chez les chevaliers hospitaliers ce qu’il est convenu d’appeler « la tradition secrète des Chevaliers du Temple ». Si ce témoignage peut toujours être sujet à caution, il est certain que les chevaliers hospitaliers de Saint Jean se sont intéressés de très près à l’alchimie. On en a la preuve avec le chevalier Antoine de Médicis (1576-1621).
Ce chevalier de Malte, prieur de Pise, possédait à Florence son propre laboratoire d’alchimie installé au casino di San Marco et que l’on appelait «la fonderie». Antoine de Médicis était si fier de ses recherches qu’il n’hésita pas à publier sous son nom un traité d’alchimie en 1604.
Quant au chevalier de Malte Philippe de Vendôme (1655-1727), grand prieur du Temple de Paris en 1678, il possédait un petit hôtel particulier rue de Vaugirard que l’on appelait « la maison aux cornues». Après sa mort, quand il fallu faire l’inventaire de ses biens, les notaires trouvèrent dans la maison de Vaugirard tout l’attirail du parfait alchimiste, à savoir des filtres, des fioles et des cornues, d’où le nom de la maison aux cornues.
Deux commandeurs templiers aux service des Hospitaliers
Parmi les commandeurs templiers devenus commandeurs hospitaliers après le procès de l’ordre des Templiers, deux personnages retiennent notre attention. Le premier est le chevalier provençal Albert de Blacas d’Aulps, commandeur des maisons templières de Saint-Maurice et d’Aix en Provence. Il semblerait que lors de l’arrestation des frères templiers en Provence, ce Templier ait bénéficié d’un régime de faveur. Albert de Blacas n’a pas été croupir dans les prisons de Pertuis et Meyrarques comme ses congénères mais sera assigné à résidence à Aix. Les seigneurs de Blacas d’Aulps portent comme blason l’étoile à seize rais de la très puissante Maison des Baux de Provence dont les Blacas seraient une branche cadette.
On en déduit que notre Templier a dû bénéficier de la haute protection de l’illustre Maison des Baux, descendante du roi mage Balthazar. Après le procès des Templiers, Albert de Blacas retrouve sa fonction de commandeur de la maison de Saint-Maurice sous le manteau des Hospitaliers avec en prime une généreuse pension. Cette maison des Blacas d’Aulps donnera par la suite de nombreux chevaliers à l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem de Rhodes puis de Malte.
Parmi ces chevaliers de Malte admis de minorité, figure en 1774 Pierre Louis Jean Casimir de Blacas d’Aulps (1771-1839) qui deviendra comte puis premier duc de Blacas. Contre révolutionnaire acharné et ultra royaliste, c’est tout de même ce duc de Blacas qui présentera au monde deux coffrets gnostiques issus de sa collection privée et qui auraient appartenu aux Templiers.
C’est donc un chevalier de Malte reçu de minorité au XVIIIe siècle dont l’un des ancêtres était templier au XIVe siècle qui soutiendra la thèse du caractère gnostique de la religion du Temple. Comme quoi le monde est petit.
L’autre commandeur templier qui nous interpelle, est le frère templier Otton de Brunswick commandeur des commanderies templières de Brunswick et de Supplinbourg en Allemagne. Après le procès des Templiers, Otton de Brunswick continuera à gérer la commanderie de Supplinbourg sous le manteau des Hospitaliers.
Ce frère templier puis hospitalier du XIVe siècle semble être de la même lignée que Ferdinand, duc de Brunswick (1721-1792), qui sera au XVIIIe siècle le grand maître maçonnique de la Stricte Observance Templière. Ferdinand de Brunswick présidera entre le 16 juillet et le 1 septembre 1782 le convent général de la Stricte Observance Templière au château de Wilhelmsbad où participent trente-six francs-maçons dûment mandatés de toute l’Europe parmi lesquels plusieurs chevaliers de Malte.
Durant ce convent de gentilhommes, on renoncera à l’héritage templier. Pourtant lors des débats autour de la question de savoir si les Templiers étaient détenteurs de connaissances occultes, le frère Willermoz fait un parallèle avec l’ordre de Malte et évoque le cas de chevaliers de Malte versés dans ces questions qui étaient persuadés que les Templiers possédaient ces connaissances.
Mais en 1782, après la victoire définitive de la révolution américaine en 1781 et sept ans avant la Révolution Française, la seule l’évocation de l’ordre des Templiers devient gênante pour ces maçons issus de l’aristocratie européenne. En cette fin de XVIIIe siècle, la réputation des Templiers comme celle des Illuminati est synonyme de complot contre l’Église catholique mais, plus grave encore, contre le système monarchique lui-même.
En France, le grade maçonnique de chevalier Kadosh qui fait du frère maçon un véritable Templier a été proscrit en 1766, la même année le philosophe Voltaire membre de la société du Temple vient à la défense de ces frères templiers il écrit: " Je mets sans difficulté au rang des conjurations contre une société entière le supplice des templiers. Cette barbarie fut d'autant plus atroce qu'elle fut commise avec l'appareil de la justice. Ce n'était point une de ces fureurs que la vengeance soudaine ou la nécessité de se défendre semble justifier : c'était un projet réfléchi d'exterminer tout un ordre trop fier et trop riche. Je pense bien que, dans cet ordre, il y avait de jeunes débauchés qui méritaient quelque correction ; mais je ne croirai jamais qu'un Grand Maître et tant de Chevaliers, parmi lesquels on comptait des princes, tous vénérables par leur âge et par leurs services, fussent coupables des bassesses absurdes et inutiles dont on les accusait. Je ne croirai jamais qu'un ordre entier de religieux ait renoncé en Europe à la religion chrétienne, pour laquelle il combattait en Asie, en Afrique, et pour laquelle même encore plusieurs d'entre eux gémissaient dans les fers des Turcs et des Arabes, aimant mieux mourir dans les cachots que de renier leur religion.
Enfin je crois sans difficulté à plus de quatre-vingts chevaliers qui, en mourant, prennent Dieu à témoin de leur innocence. N'hésitons point à mettre leur proscription au compte des funestes effets d'un temps d'ignorance et de Barbarie."
Seulement dans le château de Wilhelmsbad il était inconcevable pour cette assemblée de gentilshommes qui tirent leur fierté et les honneurs qui leurs sont dûs à leurs titres de noblesse, que l'on puisse prendre le moindre risque de voir tout cela subitement s’effondrer. La Stricte Observance templière donnera naissance au Rite Écossais Rectifié et le chevalier templier deviendra un chevalier bienfaisant de la Cité Sainte.
Conclusion
La création de la société secrète des francs-maçons en 1717 à Londres et la publication en 1726 à Paris d’une Histoire des Chevaliers de Malte par l’abbé Vertot n’ont a priori aucun lien de cause à effet. Si les chevaliers de Malte français ont ressenti la nécessité de publier une histoire de l’ordre au début du XVIIIe siècle, cela a semble-t-il plus à voir avec le comportement licencieux de grand prieur du Temple, Philippe de Vendôme, qui a été démis de ses fonctions en 1719.
La réputation du grand prieuré du Temple de Paris a été quelque peu ternie par le comportement de ce chevalier de Malte. Cela posait un problème car la France, qui avait pris l’habitude de recruter des chevaliers de Malte depuis Richelieu en 1626, avait de plus en plus besoin que ces chevaliers s’engagent dans l’armée du roi et le grand prieuré de France était son bureau de recrutement.
Le bailli de Mesmes, ambassadeur de l’ordre de Malte en France, et le nouveau grand prieur du Temple, le chevalier d’Orléans, vont participer à une politique de communication pour redorer le blason du grand prieuré hospitalier de France. C’est à cette occasion que l’on découvre que ce grand prieuré associe fortement son image à celle de l’ordre des Templiers. La raison en serait-elle la création de la Société du Temple à la fin du XVIIe siècle par le grand prieur Philippe de Vendôme? Tout porte à le croire. Il semblerait que l’image des Templiers devait être valorisante au sein de la religion des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem et qu’elle permettait d’attirer de nouvelles recrues.
À la suite des tentatives de restauration de la dynastie des Stuart sur le trône d’Angleterre, soutenues par la France et certains chevaliers de Malte, et l’expansion de la franc-maçonnerie en France, des liens vont se constituer entre les loges maçonniques dirigées par des partisans écossais de la dynastie des Stuart et des chevaliers de Malte au service de la France. Ces liens entre les deux organisations seront officialisées à travers le discours du chevalier écossais Andrew Michael Ramsay prononcé en décembre 1736 dans une loge maçonnique parisienne. Dans ce discours, il est question de faire le lien entre la franc-maçonnerie et les chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem.
Dans ce fameux discours du chevalier écossais, il n’est nullement question des Templiers. Et pour cause: c’est qu’à l’origine, le sujet des Templiers est la chasse gardée des chevaliers de Malte, qui revendiquent la filiation entre les deux ordres depuis des siècles. L’association des Templiers et de la franc-maçonnerie, qui va devenir un succès planétaire, n’est attestée qu’avec l’initation à Paris en 1743 au grade de Templier de Karl Gotthelf von Hund (1722-1776). Ce noble allemand, converti au catholicisme, était le descendant d’Henry von Hund, commandeur de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem à Klodzko entre 1518 et 1523. Von Hund sera le fondateur en Allemagne de la Stricte Observance Templière sur laquelle on peut soupçonner la main occulte des chevaliers de Malte.
Remarquons que l'un des premiers nobles allemands connu pour avoir été initié à la franc-maçonnerie au plus tard dans les années 1729 est le chevalier de Malte, bailli de Brandebourg, Philippe Wolphang, baron de Guttenberg. Ce noble allemand va créer une loge maçonnique le 14 février 1730, non pas en Allemagne mais sur l’île de Malte à Misda.
Tous les historiens sérieux ont rejeté la possibilité que la tradition templière ait pu survivre à travers les siècles. Si l’on regarde de près les moeurs des chevaliers hospitaliers on serait tenté de nuancer ce jugement définitif. À travers la pratique de sciences comme l’alchimie, l’architecture et d’autres pratiques, une certaine tradition templière a pu subsister dans un ordre qui a constamment revendiqué une filiation avec les chevaliers du Temple.
La gnose templière fortement influencée par l’hermétisme se retrouve par pans entiers dans les pratiques plus ou moins occultes de certains chevaliers de Malte. On peut admirer dans sa chapelle Saint Jean, l’administrateur de l’oeuvre de la cathédrale de Sienne, le chevalier hospitalier Alberto Aringheiri (1447-1506).
Il trône dans la cathédrale non loin de la célèbre mosaïque d’Hermès Trismégiste.
On constate aussi que loin d’être tabou, la référence au Temple est récurrente dans cet ordre. Nous possédons le témoignage de César de Nostradame, le fils de Nostradamus, qui prétend dans une publication du début du XVIIe siècle que certains commandeurs hospitaliers en Provence se considéraient encore comme des Templiers au début du XVe siècle. On pourrait avoir la même impression vis-à-vis de cette société du Temple créée à la fin du XVIIe siècle par le grand prieur hospitalier de France, Philippe de Vendôme. Hélas, tous ces beaux esprits de la religion, fascinés par les templiers ,qu'ils soient de Paris , de Florence, ou de Malte, se trouvent souvent être de nobles libertins, terme délicat qui cache une vie de vanité et de débauche dont le plus grand péril n’est pas le turc, mais la syphilis et la petite vérole.
De ce point de vue là, la franc-maçonnerie anglo-saxonne offrit un cadre plus moral et structuré qui n’était pas totalement inutile si l’on voulait sortir un jour de cette impasse qui remonte aux croisades.
Jean-Pierre Schmit
NOTES
1. Mollier Pierre; La Chevalerie maçonnique Franc-maçonnerie, imaginaire chevaleresque et légende templière au siècle des Lumières; Préface de Roger Dachez Président de l'Institut Maçonnique de France; Coll Renaissance Traditionnelle; Édition Dervy; Paris; 2022; p 32. L'Histoire des Chevaliers Hospitaliers de Saint-Jean de Jerusalem - rééditée en 1727, 1737, 1753, 1755, 1757 et 1761.
2. Ibid, p 32.
3. Ibid, p 175.
4. Vertot René d'Auber de; Histoire des chevaliers Hospitaliers de S.Jean de Jérusalem appelez depuis les chevaliers de Rhodes et aujourd'hui les chevalers de Malte; tome premier; chez Rollin, Quillau, Desaint; Paris; 1726; pp 72-73.
5. Parmi les membres de la société du Temple figure le chevalier de Malte, grand croix de l'ordre de Malte en 1690, Frédéric Jules de la Tour d'Auvergne, chevalier de Bouillon, prince d'Auvergne (1672-1733). La famille de la Tour d'Auvergne, proche de la dynastie des Stuart, confiera l'éducation de Godefroy-Maurice de la Tour d'Auvergne âgé de 11 ans à Andrew Michael Ramsay avec une rente viagère à vie de trois mille livres versée à partir de janvier 1731, soit cinq ans avant son fameux discours.
6. Parmi les membres de la société du Temple figure Jean-Antoine de Mesmes, comte d'Avaux, académicien, le propre frère du bailli de Mesmes ambassadeur de l'ordre de Malte en France qui commande cette Histoire de Malte à l'abbé Vertot.
7. Vertot René d'Aubert de; Histoire des chevaliers Hospitaliers; op cit, p 75.
8. Cerrini Simonetta; La révolution des Templiers, préface de Alain Demurger; éd Perrin; 2007; pp 77-78.
9. Ibid, pp 75-76.
10. Demurger Alain; Les Templiers, une chevalerie chrétienne au moyen âge; éd du Seuil; Paris; 2005; p 476.
11. Vinas Robert; L'ordre du Temple en Roussillon; éd Trabucaire ; 2001; p 137.
12. Ibid, p 477.
13. Barber Malcom; Le procès des Templiers, Cambridge University Press, 1978; traduit par Sylvie Deshayes; Presses Universitaire de Rennes, 2002; p 249;
14. Bessey Valérie; Les Commanderies de l'Hôpital en Picardie ( XIe siècle - début XVIe siècle ), thèse de doctorat, université Paris IV, Paris-Sorbonne, décembre 2001, PP 433 - 444, cité par Alain Demurger, les Templiers, op cit, p 477.
15. Mollat guillaume; Dispersion défénitive des Templiers après leur suppression ( article ); comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et belles-Lettre / année 1950 / 96-3/ pp 376 -380.
16. Londres, British Library, Additional charters, no 11289; copie dans Matériaux d'un Cartulaire général de l'ordre du temple, du XIIe au XIVe siècle, éd A.d'Albon, Bnf, NAL 57, fol 275r - 276r - 132.
17. Histoire des chevaliers hospitaliers de S. Jean de Jérusalem, appellez depuis les chevaliers de Rhodes, et aujourd'hui les chevaliers de Malthe; par M. l'abbé de Vertot, de l'académie des Belles Lettres, Tome Second,chez Pierre Mortier; libraire; a Amsterdam, 1728. p 1.
18. Ibid. p 18.
19. Demurger Alain; Chevaliers du Christ les ordres religieux-militaires au Moyen âge XIe - XVIe siècle; éd du Seuil, Paris; 2002, p 225.